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Nouvelles

CONFÉRENCE

Société française d’Onomastique

LUNDI 21 NOVEMBRE 2022
17 h 30

CARAN
(Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales)

Salle d’albâtre
11, rue des Quatre-Fils. 75003 Paris

NOUVELLE INTERPRÉTATION DES DONNÉES DE

L’ITINÉRAIRE D’ANTONIN et de la TABLE DE PEUTINGER

L’identification des noms des lieux mentionnés sur les voies antiques

qui irriguent la Gaule romaine au nord de la Seine

Depuis de nombreuses années, nos recherches et dépouillements des sources ont permis l’élaboration des Dictionnaires topographiques des départements de l’Aisne (1999-2001) et du Pas-de-Calais (2018).

Dans le cadre de nos investigations actuelles, ayant pour but la réalisation du Dictionnaire des noms de lieux du département de l’Oise, nous avons poursuivi le travail de reconstitution des circonscriptions administratives, les civitates et les pagi, qui existaient avant l’avènement de la dynastie capétienne.

Pour restituer ces configurations historiques, il convenait d’identifier les formes anciennes présentes dans les différentes sources parvenues jusqu’à nous, et parmi elles celles présentes dans les indicateurs routiers majeurs, L’Ìtinéraire d’Antonin et la Table de Peutinger, qui ne sont connus que par des copies. Ces documents, étudiés dans le monde entier depuis des siècles, soulèvent nombre d’interrogations et il s’ensuit un flot d’interprétations plus ou moins contradictoires.

Plusieurs itinéraires, présents dans ces indicateurs routiers, intéressent les départements situés au nord de la Seine, dont celui de l’Oise. Plusieurs routes antiques le traversent et plus particulièrement la voie qui relie Amiens (Somme) à Soissons (Aisne) en passant par Beauvais et Senlis (Oise), et celle qui relie Reims (Marne) à Amiens (Somme) en franchissant les cours de l’Aisne et de l’Oise.

L’examen du parcours de cette dernière voie antique est à l’origine d’un constat indubitable dont les historiens devront désormais tenir compte : les noms de lieux inscrits entre deux chefs-lieux de civitas sont, soit des chefs-lieux de pagi, soit des habitats ou des cours d’eau situés sur les confins des civitates ou des pagi.

L’itinéraire d’Antonin et la Table de Peutinger offrent donc une représentation administrative du réseau routier (officiel ?) de l’Empire romain et permettent de conforter l’hypothèse suivant laquelle l’Église aurait calqué ses diocèses sur celle des circonscriptions administratives romaines en place au IIIe siècle de notre ère, elles-mêmes souvent héritières des civitates gauloises d’avant la Conquête.

Jean-Claude MALSY
Diplômé de l’École pratique des hautes études
Prix Albert Dauzat 2003