Pékin
Pékin
Publication initiale dans Défense de la langue française n° 227, 1er trimestre 2008
La Commission nationale de toponymie (CNT) faisant autorité en matière de noms de lieux, a convié la presse à la suite de sa séance plénière à la Bibliothèque nationale, le 11 décembre 2007, pour une mise au point sur le nom de la ville qui doit accueillir les prochains jeux olympiques. Le nom français est Pékin. Une confusion fréquente laisse croire que Beijing (employé notamment en anglais) serait le nouveau ou le vrai nom. Il s’agit simplement de la transcription romane de la prononciation pékinoise du mandarin, suivant le système alphabétique spécifique pinyin adopté par la Chine. L’écriture chinoise traditionnelle, n’ayant pas de lien avec l’oral, est commune à toutes les langues chinoises. Les lettres dans le système pinyin n’ont pas la même valeur qu’en français. On ne peut prononcer un nom chinois ainsi transcrit qu’après un apprentissage de ce système très particulier. Pour un francophone, Pékin est plus proche du nom local que les prononciations hasardeuses de Beijing. Il n’y a pas plus de raison d’employer Beijing à la place de Pékin qu’il n’y en a de dire Zhong Guo (qui se prononce approximativement tchounkwo) à la place de Chine, ou London à la place de Londres quand on s’exprime en français. Il en va de même pour les autres lieux qui ont traditionnellement un nom français, Tibet, Mandchourie, Mongolie intérieure… Canton, Nankin, Shanghaï, Tientsin, HongKong, Macao, Lhassa, etc. Inversement, France, Paris, Marseille, Lyon et Strasbourg sont en chinois 法国Fa Guo, 巴黎Bali, 马赛Masai, 里昂Li'ang et 斯特拉斯堡Sitelasibao…
Rappelons que le français est langue officielle des jeux olympiques.
Ange Bizet[1]
Cercle François-Seydoux
[1]Membre de la Commission nationale de toponymie du Conseil national de l’information géographique
Membre expert de la Commission de terminologie et de néologie du ministère des affaires étrangères