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XXe colloque

SociÉtÉ française d’onomastique

(Paris, Archives nationales)

en partenariat avec l’

Université de Caen Normandie

ainsi que le soutien de la Région Normandie et de la Fabrique de patrimoines en Normandie

XXe Colloque d’Onomastique

THÈMES

1/ Les mythes en onomastique

2/ Richesse onomastique de la Normandie

Date : mercredi 11 - samedi 14 septembre 2024

Lieu : Université de Caen Normandie

Première circulaire

Après Tours, c’est Caen qui accueillera en 2024 le colloque international qu’organise tous les deux ans la Société française d’onomastique. Cette manifestation scientifique, qui se déroulera du mercredi 11 au samedi 14 septembre 2024, à l’Université de Caen Normandie, et en partenariat avec cet établissement (laboratoire CRISCO UR 4255), sera consacrée aux mythes en onomastique et à l’onomastique de la Normandie.

1/ Les mythes en onomastique

La notion de mythe en onomastique recouvre un champ sémantique très large. Elle offre aux chercheurs de multiples angles et approches au cœur des différentes disciplines concernées par la recherche sur les noms propres : toponymie, anthroponymie, onomastique littéraire… Nous entendons ici par mythe toute forme de construction imaginaire transmise par une tradition, consignée par l’histoire ou par la transmission orale. Deux perspectives en découlent. La première concerne l’histoire et les évolutions de l’onomastique en tant que discipline :

  • L’histoire de l’onomastique est ponctuée de théories, de doctrines. Mais pour quelles raisons certaines – plus que d’autres – sont-elles devenues des mythes ? Les analyser, les contextualiser, ou les déconstruire (par exemple les théories sur les racines pré-indo-européennes, la théorie d’Arbois de Jubainville relative aux noms de domaines gallo-romains, etc.) est une démarche d’autant plus salutaire qu’elle permet de prendre le recul nécessaire sur nos propres méthodes. Cette histoire n’est pas exempte de représentations idéalisées, de systèmes de valeurs. Elle est nécessairement le reflet de son époque et des courants de pensée qui la traversent.

  • Comme toute science humaine, l’onomastique a également parfois suscité des créations de l’esprit, fruit de l’imagination et des projections de son (ou ses) auteur(s), et n’ayant que très peu de lien avec la réalité. Bon nombre d’entre eux ont été des savants, antiquaires ou érudits attachés à leur région, à l’origine d’hypothèses étymologiques qui ont connu une certaine diffusion. Ces créations, ces mythes, méritent qu’on s’y attarde cependant, car ils sont généralement révélateurs d’un certain rapport au monde et au langage.

Dans une seconde perspective, la dimension mythique concerne le nom propre en tant que tel :

  • Les noms propres peuvent être eux-mêmes porteurs de mythes, de faits, de personnages ou de peuples légendaires. Certains ont eu une réalité historique, mais ils ont été transformés par la légende (par exemple Jules César à l’époque médiévale). D’autres sont des constructions artificielles, pour les besoins d’un récit, d’une mise en scène, d’une idéologie, etc. (Pharamond, Velléda…). Ils interrogent également la question de la réception par les populations.

  • Les noms propres sont parfois des mythes dans le sens où leur réalité a été contestée, leur existence mise en doute. Ils ont fait l’objet de questionnements, d’investigations, d’enquêtes (ex. de lieux imaginaires, de paradis perdus, le mythe de l’Atlantide, etc.). Ces mythes sont intimement associés à des noms propres qui sont de précieux témoins de la relation que les hommes entretiennent avec leur milieu.

Le colloque de Caen est ouvert à toutes les contributions s’inscrivant dans cette thématique. Nécessairement critiques et distanciées, les différentes approches du mythe en onomastique s’adressent bien entendu aux linguistes qu’intéresse la question du nom propre (toponymie, anthroponymie…), mais également aux chercheurs dans le domaine de l’onomastique littéraire.

2/ Richesse onomastique de la Normandie

La Normandie offre aux onomasticiens un terrain d’étude d’une très grande richesse. Les différentes strates linguistiques y ont joué un rôle majeur, qu’il s’agisse du substrat celtique et du fonds gallo-romain, des emprunts aux langues germaniques, de l’importance de l’ancien scandinave jusqu’aux formations de l’époque moderne. Anthroponymes et toponymes sont les témoins d’une variété de langues et des phénomènes migratoires de grande ampleur qui continuent de susciter de nombreux travaux.

La diversité est également géographique, les caractéristiques générales de l’anthroponymie et de la toponymie ne concernant pas tous les pays normands de manière uniforme. Les travaux des onomasticiens, enrichis par l’apport des recherches des dialectologues, permettent de mesurer les nuances et les écarts entre le Pays de Caux, le Roumois et le Cotentin, avec les pays normands du sud, pays d’Ouche, Hiémois, Domfrontais, etc. 

Cette thématique régionale du colloque s’inscrit dans un cadre géographique et culturel étendu, regroupant cinq départements (Seine-Maritime, Calvados, Manche, Eure, Orne) et certains territoires ne relevant pas de l’État français, mais linguistiquement normands (Jersey, Guernesey, Sercq, Herm…). L’étude des noms propres est au cœur du colloque de Caen, ce qui ouvre la voie à des travaux en diachronie et en synchronie. L’onomastique de la Normandie est également riche par son patrimoine littéraire, qui constitue une autre porte d’entrée dans ce colloque. L’onomastique normande est très présente en littérature, depuis les chroniqueurs et les auteurs du Moyen Âge (Guillaume de Jumièges, Guillaume de Poitiers, Wace… Marie de France, Richard de Lison…) jusqu’aux romanciers modernes (Jules Barbey d’Aurevilly, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant…), en passant par la littérature populaire (Maurice Leblanc) ou la littérature de jeunesse (Hector Malot, Paul-Jacques Bonzon), sans oublier bien sûr les pages entières consacrées par Marcel Proust aux étymologies de toponymes normands plus ou moins fantaisistes.

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Ce colloque est avant tout une réunion scientifique destinée à faire état des recherches en cours en onomastique et à susciter l’innovation théorique et méthodologique. Toutefois, les organisateurs souhaitent favoriser l’ouverture vers un public cultivé non spécialiste s’intéressant au patrimoine onomastique et soucieux de mieux le connaître. Les chercheurs qui répondront au présent appel à communication sont invités à tenir compte de ce niveau d’exigence comme de ce souci d’ouverture.

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Les propositions de communication, accompagnées d’un résumé de 10 lignes maximum et d’une bibliographie, sont à expédier de préférence par courriel, avant le 10 mars 2024, à Sébastien Nadiras, secrétaire de la Société Française dOnomastique :

sebastien.nadiras@culture.gouv.fr

Société Française dOnomastique

Archives nationales – centre d’onomastique

60 rue des Francs-Bourgeois

75141 Paris cedex 03

Une deuxième circulaire établira un préprogramme et fournira aux participants toutes les informations utiles à leur séjour à Caen.