Nouvelles
« Présence de la mort dans les noms de lieux »
par Stéphane Gendron, toponymiste, président de la SFO
Cadastre napoléonien -Cimetière des Huguenots - Sermaize-sur-Saulx
L’étude de la toponymie confronte nécessairement le chercheur à la présence de la mort, quelle que soit l’échelle adoptée, le cadre géographique choisi. La mort est présente à de nombreux niveaux, mais c’est essentiellement la microtoponymie qui en conserve la trace. Elle témoigne de situations qui provoquent la mort, l’ordonnent, lui confèrent un caractère officiel (cimetières) ou accidentel (épidémies, maladies), et conserve également la trace d’évènements ou de découvertes macabres. Mais la toponymie traduit également à sa façon un « imaginaire de la mort », celui des traces laissées dans le sol, des traditions liées aux guerres, aux conflits armés, aux massacres, qui interrogent à la fois sur leur réalité effective et plus généralement sur le rôle mémoriel de la toponymie.
Stéphane Gendron est toponymiste, président de la SFO. Il étudie la toponymie et la microtoponymie du Centre de la France depuis la fin des années 1990. Dans ses ouvrages, il s’attache à faire le lien entre ce patrimoine souvent négligé que sont les noms de lieux de nos régions, leur richesse linguistique et par conséquent culturelle, ainsi que les modes d’appropriation dont ils sont l’objet. Il a notamment publié, aux éditions Actes Sud, Les Noms de lieux en France (2008), Animaux et noms de lieux (2010), Personnages illustres et noms de lieux (2013), La Toponymie des voies romaines et médiévales (2018) et De vie à trépas. Présence de la mort dans les noms de lieux (2023). Il a reçu le prix Albert Dauzat en 2020.
Lundi 17 juin 2024, à 17 h
Conférence de la Société française d’onomastique
Archives nationales, site de Paris
CARAN — salle d’albâtre
11 rue des Quatre-Fils
75003 Paris
Accès libre et gratuit